MANGER UN PEU DE TERRE ou tropisme vers la lumière
C’est l’histoire extraordinairement banale d’une jeune femme devenue mère.
Un roc dans la gueule.
Heureusement ça ne s’arrête pas là, il y a des ricochets.
Une expérience de dénuement. Une confrontation à soi même.
Rien n’est raisonnable, raisonné, tout est impulsion, nécessité.
L’histoire est baignée de doute et confusion.
La jeune femme avance à l’aveugle, attend d’être acculée pour faire des choix.
Rien n’est venu d’un projet conscient de soi dès l’origine.
Quitter la ville, quitter les amis, quitter l’homme, chercher l’eau, la terre, le feu, le vent.
Se délester. Attendre la métamorphose. Etre déçue
Puis manger un peu de terre et sentir qu’en dehors de cet instant, rien n’existe.
Puiser un peu de force à la chaleur du feu. En prendre soin, telle une vestale. Retrouver sa puissance.
Laisser le vent penser pour elle, n’être plus que sensations.
Se laisser bercer à la surface de l’océan, revigorée.
Elle ne s’est jamais sentie aussi seule « ma vie est monacale » aime t’elle dire.
C’est aride mais quelque chose sonne juste dans cette existence ; comme un passage obligé.
Tout y est plus intense, son niveau de conscience semble s’être déplacé.
Ne plus attendre la métamorphose.
Accepter ce qui est. C’est à dire pas grand chose et beaucoup à la fois .
Elle a sans y penser, inventé son rite de passage
Emma Barthere
ACTE I – La tangue
ACTE II – Le bois
ACTE III – Tombe la neige